Cidre et jus de pommes de la cidrerie Janty

C’est à la saison de la cueillette des pommes qu’il faut visiter la cidrerie Janty qui existe depuis 1920.
Pressées artisanalement, des variétés anciennes de pommes, comme la Sainte-Germaine ou la Museau de lièvre, sont transformées en jus de pommes, en cidre ou en gelées.
La presse, d’où dégouline un jus de pommes magnifiquement ambré, est à voir absolument.
C’est un savoir-faire transmis sur plusieurs générations que la famille Janty partage avec les visiteurs.
Allons goûter au nectar !

Condat-sur-Ganaveix - Corrèze

Des variétés anciennes de pommes

Le terroir de la Corrèze est encore détenteur d’anciennes variétés de pommes au goût incomparable, telle la Sainte-Germaine, le Museau de lièvre ou la reinette grise et nous le savons bien pour avoir dégusté celles tombées au bord des chemins là où les pommiers de ces variétés anciennes sont revenus à l’état sauvage, non greffés et non traités.

Depuis 1920

A la cidrerie Janty où nous sommes ce matin, ces variétés là, ils les connaissent bien étant dans la culture de la pomme depuis des générations, depuis exactement 1920, année où le beau-père de Mme Janty créa un atelier à façon pour presser sa production de pommes ainsi que celle de tout le voisinage pour en faire du cidre et du jus de pomme. Depuis, l’activité a été reprise par son petit-fils aidé de sa femme.
Leur verger est composé uniquement de pommiers rustiques hautes tiges « plein vent » donnant des fruits de variétés anciennes résistantes et adaptées à la production du cidre Corrézien. Les pommes ne subissant aucun traitement chimique et étant 100% naturelles.

Le jus de pomme

Leur jus de pomme est une vrai merveille et nous n’en avions jamais goûté un aussi bon et aussi parfumé, sa couleur ambrée était de toute beauté et nous avons eu la chance de pouvoir le boire à la sortie de la presse, avant qu’il ne soit pasteurisé afin d’en assurer une plus longue conservation ce qui lui altère malgré tout un peu le goût.
A savoir qu’il faut environ 600kgs de pommes pour réaliser 400 litres de jus.

Cidre, vinaigre et gelées

Le gros du travail a lieu en fin d’année avec le ramassage des fruits, le pressage et la pasteurisation. En plus du jus, est aussi fabriqué du cidre mis en cuve de suite après le pressage et embouteillé 6 mois plus tard et du pétillant de pomme. La Maison Janty produit aussi du vinaigre de cidre aux multiples vertus ainsi que de la compote et de la gelée sans oublier la vente de pommes à couteau. Tous leurs produits sont vendus sur place, dans des points de vente régionaux ou bien par le biais de leur site sur Internet.

Un lieu convivial

Nous étions fascinés par la vue de ce travail ancestral, toujours réalisé avec le vieux savoir-faire des anciens et avec toujours la même presse en bois depuis 1920. Le bruit régulier, cadencé et hypnotique des pompes hydrauliques, mélangé a un parfum entêtant du jus extrait des fruits pressés procurait une ambiance chaleureuse et un peu irréaliste à ce petit atelier où venait se retrouver tout le voisinage.
Chacun attendait que sa récolte annuelle soit pressurée et transformée en un beau liquide blond mordoré qui était de suite mis en fût et roulé jusqu’à la voiture. Dehors, des tombereaux entiers de pommes pas calibrées mais odorantes attendaient le même traitement dans la bonne humeur conviviale.
Voilà, c’était par un matin frileux dans un petit coin du terroir Corrézien, la fabrication à l’ancienne du jus des pommes d’Autrefois.
Dans tout le Limousin, la culture de la pomme est omniprésente et plus particulièrement en terre Corrézienne. Mais il y a pomme et pomme et c’est là que le bas blesse !

Problèmes avec la pomme Golden

Bien sur, la plus connue et la plus vendue sur nos étals ces dernières années, c’est sans aucun doute « La Golden du Limousin », cultivée ici depuis une cinquantaine d’années et qui a obtenue en 2004 une AOC. C’est une pomme croquante et juteuse certes, mais mal adaptée au terroir Limousin et demandeuse de nombreux traitements pour sa culture et sa conservation (une quarantaine par an en moyenne) même si son bel aspect uniforme la rend attrayante ; mais ne cache t’il pas un vice de forme ?
La culture intensive des pommiers et la monoculture, c’est bien là le Hic, ont pris le pas sur la petite agriculture paysanne et le rendement à tous prix fait que nos fruits ressemblent aujourd'hui davantage à la pomme empoisonnée de Blanche-Neige plutôt qu’à la première pomme mordue par Eve.
Mais le terrain reste sensible et peu d’arboriculteurs veulent aborder le sujet car la remise en question de leur exploitation et la remise en culture de variétés anciennes résistantes et adaptées au terroir leur coûterait trop cher et serait trop longue à réaliser d’autant plus qu’aucune volonté politique et aucune aide économique ne les a poussé vers cela jusqu’à maintenant. Alors ils restent sur leurs acquits, mais les nouveaux consommateurs risquent fort de changer la donne…

Que faire autour d'Uzerche ?

Date de dernière mise à jour : 10/01/2024