Pourquoi utiliser la randonnée pédestre et la marche pour nos déplacements ?

Michel Aznar Par Le 08/12/2024

Depuis les débuts d’homo sapiens, depuis donc 300.000 ans, la marche est notre moyen de locomotion.
Et pourtant, aujourd’hui, il est difficile de concevoir nos déplacements sans utiliser les diverses machines qui sont à notre disposition.

Marcheuse sur un chemin

Le vélo existe depuis 200 ans, la voiture à peine plus de 100 ans, la trottinette moins encore... ; nous avons donc marché pendant 299.800 ans.
Si la marche nous est tellement bénéfique c’est sûrement qu’elle est parfaitement adapté à notre anatomie et qu’elle nous offre la vitesse idéale pour percevoir notre rapport au monde.
Je vais tenter ici de vous convaincre que la marche recèle d’innombrables intérêts.

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Se relier à la nature par la marche

Quoi de mieux que la marche pour nous mettre en lien avec la nature ?
Sentir, voir, toucher, rien ne nous échappe de ce qui nous environne lorsque nous marchons
. Nous sommes, pour ça, à la bonne vitesse pour observer la flore située en bord de chemin. Le bruit de nos pas est suffisamment discret pour ne pas effrayer la faune, nous pouvons la contempler, parfois furtivement.
La marche fait que quelque chose est en alerte permanente dans notre esprit pour découvrir la vie qui nous environne.

Chenille petit paon nuit; la faune du bord du chemin

L’impact environnemental de la marche

En ces périodes où le dérèglement climatique est maintenant palpable, où les problèmes environnementaux sont connus de tous et où la prise de conscience des limites planétaires est quasi généralisée, la pratique de la marche est une réponse forte et efficace. Pourtant elle est la grande oubliée face à une volonté politique de développer le vélo, qui n’a pu s’empêcher d’être électrique.
Mais la randonnée pédestre et la marche ont de nombreux avantages à faire valoir pour ce qui est de l’impact environnemental.
L’équipement du marcheur est sobre en matières premières, les aménagements pour la pratique de la marche sont déjà existants et marcher ne génère pas d’émission de gaz à effets de serres.

Un tourisme associé à la marche

Un tourisme associé à la marche et à la randonnée pédestre, c’est ce que propose Le Guide du Flâneur ; le guide du tourisme alternatif et solidaire.
Alors quel intérêt de proposer la marche comme pratique touristique et non plus comme un loisir occasionnel ?

D’abord parce que la marche a le formidable pouvoir de nous débarrasser de l’étiquette de touriste. Cette étiquette qui nous met à distance de celles et ceux qui vivent les territoires que nous traversons. La marche nous permet de vivre un tourisme où nous sommes acteurs et non plus spectateurs.
On découvre le territoire de l’intérieur, nous faisons partie, le temps de notre passage, du lieu que nous traversons à pieds.

Reliés aux autres grâce à la marche

Qu’est ce qui fait que si je croise quelqu’un sur un chemin on va se parler ?
Sans nous soucier des codes qui hiérarchisent nos rapports sociaux, lorsque l’on se croise sur un chemin, on se parle ou à minima on se dit bonjour.

Alors évidemment ceci ne se produit pas dans les rues piétonnes de nos villes ou dans les galeries marchandes de nos supermarchés. Alors que se passe-t-il ?
La vitesse à laquelle nous nous croisons, la proximité engendrée par la largeur du chemin ou peut-être la quête d’exotisme, l’histoire que va nous raconter l’autre, fait que nous nous relions aux autres grâce à la marche.

Rencontre de randonneurs sur le chemin

Aller loin avec la marche

Il est commun d’entendre que la marche ça ne va pas assez vite, ça ne va pas assez loin.

Que dire alors des compagnons du devoir qui partaient à pieds pour se former à leur métier en parcourant la France.
Que dire des marcheurs pèlerins ou baladeurs qui font plus de 1000 km pour rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle.
Que dire de Bernard Ollivier qui a parcouru 12.000 km pour se rendre à Xian, en Chine, en empruntant la route de la soie.

Il est donc possible d’aller loin en marchant, mais est-ce nécessaire ?
Le nécessaire ne serait-il pas de nous débarrasser de cette notion de temps qui nous oblige à des choses qui ne nous conviennent pas tout à fait.

Si tu as un problème ou une interrogation va marcher

Cette suggestion, je me la répète souvent et j’aime la dire, elle est une évidence pour tous les adeptes de la marche.
Mais que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous marchons ?

Passé un certain seuil de fatigue les endorphines agissent sur notre esprit, associées à la monotonie du rythme des pas, plus le bon air que l’on respire, le tout additionné à la formidable sensation de liberté qu’offre la marche, notre esprit prend son envol et vagabonde.
Notre cerveau génère une multitudes d’idées singulières, il trouve des solutions simples à des problèmes qui semblaient inextricables. Il répond à nos interrogations qui ne trouvaient pas de réponses.

Les écrivains qui ont raconté la randonnée

« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans les voyages que j'ai fait à pied » à écrit Jean-Jacques Rousseau.

Nombreux sont les auteurs à décrire leurs sensations et leurs perceptions de la marche.
Impossible de tous les citer, mais j’ai envie de vous indiquer « Sur les chemins noirs » de Sylvain Tesson et « Écrivains randonneurs » de Antoine de Baecque qui a fait un gros livre, de presque 1000 pages, pour rassembler tous les auteurs qui ont traité le sujet de la marche, de Pétrarque à Victor Hugo en passant par Nietzsche, Balzac ou Proust.

Si, vous aussi, comme Jean-jacques Rousseau, vous aspirez à vivre des moments vraiment uniques. Je vous invite à nous croiser bientôt sur les chemins.
Sûrement que nous ne résisterons pas à l’envie de nous raconter où nous ont mené les sentiers que nous avons emprunté, les paysages d’ici et d’ailleurs et les rencontres.

Jean-Jacques Rousseau et ses rêveries de promeneur solitaire