Les restaurants

Michel Aznar Par Le 21/06/2012

Dans Tourisme

Par ce billet je veux pousser un "coup de gueule" contre les restaurants.
Lors de notre dernière randonnée pédestre à Saint-Denis dans la Montagne Noire, nous avons testé une petite auberge située sur les bords de la Rigole: elle s'appelle "A la prise d'Alzeau", elle nous a enchanté par l'accueil de ses propriétaires, le charme de son cadre et surtout par la qualité de la cuisine proposée; produits frais saisonniers, desserts faits maisons et originalité de la carte; le tout avec un prix très correct.
Mais la tendance de la restauration actuelle n'est pas de cet ordre. Aujourd'hui, dès que l'on s'assoit à la table d'un restaurant le tarif est minimum de 20 euros par personne quel que soit l'établissement, converti en francs celà équivaut à 130 francs soit pratiquement le double de ce que pouvait coûter un menu il y a quinze ans avant le changement de monnaie.

Restaurants 1

TVA à 7%

Pourtant les conditions fiscales de cette profession restent avantageuses puisque leur TVA qui était, il y a quelques temps encore, imposée à 19,6%, ne l'est plus qu'à 7%.
La question se pose alors: comment se fait-il que l'on mange aussi mal dans la majorité des restaurants alors que l'on n'a jamais payé aussi cher un repas et que la baisse de la TVA n'est pratiquement jamais répercutée sur la note du consommateur?

Le fait maison industriel

De restos en restos, nous retrouvons la sempiternelle ratatouille en boite qui accompagne les plats, les frites systématiquement surgelées ainsi que les éternelles tartes au citron et les mêmes moelleux au chocolat. Ne parlons pas des plats cuisinés sous-vide, sans oublier l'appellation "fait maison" dont la règlementation permet, par exemple, d'ouvrir une boîte de cassoulet, de la vider dans une cassole, de recouvrir le cassoulet de chapelure et de le passer au four pour pouvoir se targuer d'avoir cuisiné soi-même son cassoulet, dans les règles de l'art.. Incroyable!

Récit d'un repas

Les labels dans la restauration et dans l'alimentation en général font que les consommateurs sont complètement perdus.
Je vais vous parler d'un label qui fleurit ici et là, dans les lieux touristiques de nos petites régions françaises: il s'agit des "bistrots de pays".

Les labels

Le nom sonne bien en ces temps où l'on a envie de retrouver la convivialité des bistrot d'antan et le goût du terroir. Après avoir jeté un coup d'oeil sur le site des "bistrots de pays", on découvre dans la charte que les établissements de l'enseigne sont les "ambassadeurs de leurs territoires" et qu'ils proposent des spécialités culinaires typiques tout en informant les visiteurs des curiosités locales.
Après avoir pris connaissance de tout celà, l'occasion nous est donnée de manger dans un "bistrot de pays" lors d'une balade à Villefranche de Conflent dans les Pyrénées-Orientales.
Nous nous installons pour le repas de midi sur la terrasse du bistrot de pays "Le Canigou", situé dans la magnifique citadelle de Villefranche de Conflent. Je demande au serveur de me confirmer la charte du "bistrot de pays" et effectivement il m'explique que les produits régionaux sont à l'honneur dans son établissement.

Surgelé et dégeulasse

Nous commandons donc un jambon braisé et un café gourmand.
Le plat arrive: le jambon braisé est en fait une tranche de jambon blanc passée au micro-onde, les frites sont bien entendu surgelées et accompagnées d'un ramequin contenant des petites pommes de terre vapeur en boîte.
Mais le café gourmand va être l'apothéose!
Le café est servi dans une large assiette dans laquelle se trouve un petit verre rempli de chantilly en bombe et (cerise sur le gâteau, si je puis dire) d'un nounours en chocolat guimauve accompagné de deux m&m's, spécialités catalanes bien connues. Nous nous regardons et nous sommes tellement abasourdis que nous ne protestons même pas.

Cuisine produits frais ou Cuisine industrielle

Nous demandons aux pouvoirs publics de faire le ménage dans tout cela et de créer simplement deux types d'enseignes: une pour les établissements qui proposent de la vraie cuisine de pays, élaborée avec des produits frais saisonniers et une autre pour les établissements qui servent de la cuisine industrielle, réchauffée et surgelée.
Voilà, je vous ai fais part de deux expériences gustatives différentes rencontrées lors de nos randonnées et balades, l'une s'est avérée savoureuse et l'autre désastreuse: la première n'avait pas de label alors que l'autre en avait un: cherchez l'erreur et fiez vous à votre flair culinaire.

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