Boycottons les Autoroutes

Michel Aznar Par Le 03/02/2012

Dans Société

En cette période où les sociétés d'autoroutes annoncent une nouvelle augmentation, le Guide du flâneur va en profiter pour pousser son "coup de gueule" sur une aberration que tout le monde a fini par accepter. Cette aberration, connue de tous, est d'avoir offert à de grosses entreprises multinationales les autoroutes financées par l'argent du contribuable: merci Messieurs Chirac et De Villepin. Aujourd'hui ces sociétés font des profits colossaux et elles en veulent encore plus.

Les autoroutes

Les autoroutes du contribuable

Dernièrement, nous avons pris l'autoroute pour faire le trajet Carcassonne dans l'Aude - La Roche sur Yon en Vendée en faisant le constat que le seul avantage de ces équipements routiers était le gain de temps, aller plus vite, toujours plus vite.
Au Guide du flâneur nous allons essayer de trouver une alternative pour renouer avec le plaisir d'utiliser les petites routes.
Mais avant ça, je ne résiste pas à l'envie de vous raconter notre trajet.

Récit d'une épopée des temps modernes

Nous nous retrouvons sur la quatre voies de l'autoroute, après avoir récupéré le ticket d'entrée gentiment donné par la grosse machine. Nous sommes de suite dans le bain; une file ininterrompue de camions sur la voie de droite, je roule à 120-130 km/heure, je mets mon clignotant et je double. Un véhicule grossit dans mon rétroviseur en faisant des appels de phares et en se collant très près, je me rabats précipitamment entre deux camions. Le conducteur m'insulte gestuellement et disparait au loin. C'est la course des grosses berlines; j'ai la désagréable impression de ne pas avancer.
Pour nous remettre de ces premiers kilomètres pas très rassurants, je m'arrête à la première aire d'autoroute pour faire le plein. Cette aire d'autoroute est gérée, comme c'est souvent le cas, par une enseigne de la grande distribution.
Le carburant: 15% plus cher que dans les lieux de ventes habituels... Nous rentrons dans la boutique d'accueil pour y boire un café. La décoration est sordide, vieillote et l'ambiance est loin d'être chaleureuse. Un petit tour aux toilettes: "dégueulasses". Le personnel payé et managé façon grande distribution ne joue pas vraiment la carte de l'accueil. Nous voulons boire un bon café; nous choisissons de le boire au comptoir plutôt qu'à la machine (on avait envie de se faire une folie). Le café est vraiment ignoble et à prix "autoroute", j'en fais part au serveur qui me dit qu'il n'y a rien d'anormal et que le café habituel a toujours ce goût "délicieux" : je suis consterné!
A Toulouse, premier arrêt paiement:seulement deux files pour le paiement en espèce; l'attente est interminable. Mon tour arrive, le personnel a été entièrement remplacé par des machines et je comprends pourquoi c'est si long. J'introduis mon ticket dans la grosse machine; elle m'indique le prix, j'essaye d'introduire un billet mais il n'est pas très bien déplié, je le presse afin de supprimer le moindre pli; il rentre enfin. Une avalanche de pièces dégringole dans un tintement métallique plutôt désagréable. Récupérer toute cette monnaie n'est pas chose aisée et bien sûr je fais tomber deux ou trois pièces, je descends, me contorsionne sous la voiture pour récupérer mon bien. Je jette un coup d'oeil au véhicule qui patiente après moi; je devine la mine agacée de son conducteur.
Nous arrivons à Bordeaux, c'est l'heure de déjeuner. Nous nous arrêtons, toujours dans une aire d'autoroute (nous n'avons pas le choix); je crains le pire.
Je rentre dans une espèce de cafétéria, toujours le même genre de déco et toujours la même ambiance. Je fais le tour des plats proposés: crudités fanées, plats cuisinés aux parfums douteux; c'est la foire aux produits industriels et congelés. Je ressors aussitôt.
J'entre dans la boutique en face et  je découvre l'énorme gamme de sandwichs emballés dans des  boites en plastique: sans commentaires! Je retourne à ma voiture, dans mon sac à dos j'ai quelques fruits secs, ils feront l'affaire.
Terminé, je ne m'arrête plus, je trace jusqu'à La Roche sur Yon: Le tarif pour faire les 620 km 47,00€

Alternative à l'autoroute

Si vous devez vous déplacer, en voiture, dans l'urgence, je n'ai pas de solutions autres que l'autoroute.
Pour le reste, renouons avec l'envie de prendre le temps. Organisez vos déplacements pour que le trajet devienne une source de plaisir et pas seulement le fait d'aller d'un point à un autre. Prenez les petite routes, profitez des paysages, des villages, des petites villes. Allez boire votre café en terrasse sur la place d'un petit village ce qui sera toujours plus agréable qu'une aire d'autoroute, allez manger dans un de ces  restaurants routiers en bordure de nationales, ils ne sont pas chers et proposent souvent une cuisine simple et savoureuse .

Pour les trajets plus longs, prévoyez deux jours de route et avec l'argent économisé sur le péage, offrez vous une nuit en chambre d'hôte. Je vous assure que cela ne vous coûtera pas plus cher et vous permettra de découvrir un lieu agréable et des gens qui ont le sens de l'accueil.
D'autres avantages qui ne sont pas négligeables: fini le stress lié à la conduite sur autoroute, moins de consommation: c'est bon pour le budget et pour l'environnement. Vous voulez faire une halte ? prenez le petit chemin qui vous amène dans les champs où vous pourrez vous détendre bien plus efficacement que sur le parking rempli de poids-lourds.
Vous l'aurez compris: c'est tout bénef...

Je ne sais pas si j'ai été convaincant, mais moi, c'est terminé, je ne prends plus l'autoroute.

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