Poulet d'estives

Michel Aznar Par Le 12/10/2014

Dans Le blog de Doudouche

Temps superbe pour une belle grimpette vers les estives du village de Baudéan dans les Hautes Pyrénées.
Nous allions voir un berger en pleine montagne, au milieu des pâturages du Haut Adour, avec en point de mire le Pic du Midi pas encore enneigé.
Au bout d’une heure de grimpette sur une petite route en lacets, nous sommes arrivés chez Cédric qui avait dû s’absenter pour soigner ses brebis situées sur les estives les plus hautes, à 2000 m d’altitude.

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Chasse au gallinacé

Nous l’avons donc attendu patiemment avec mes maîtres, assis sur les marches de sa petite ferme pyrénéenne, tout en rêvant devant le magnifique panorama qui s’offrait à nos yeux.
Je commençais à sommeiller, alanguie par la douce chaleur de cette journée automnale et fatiguée par la montée au pas de charge imposée par ma maîtresse, lorsque je fus subitement réveillée par les joyeux et bruyants jappements aigus de trois jeunes chiots Border-Collie.
Le tableau était rigolo à souhait car devant la troupe de ses trois fous furieux déboulant d’un chemin en pente, se dandinait un vénérable gallinacé tricotant de tous ses ergots, le croupion serré et la crête écarlate, pressé d’échapper à ces petits voyous.

Un cou pelé dans le gosier

Mon sang n’a fait qu’un tour car le spectacle hilarant a vite fait place dans mon cerveau de chien de chasse à une scène de carnage et le « cou pelé », avec ses belles plumes blanches, je me le serai bien envoyé dans le gosier si mes maîtres qui me connaissent bien ne m’avaient pas retenu d’une main ferme : « Retenez moi ou je fais un malheur ! » me dictait mon compteur dans le rouge.

La mère poule

Ma tension est finalement retombée bon gré, mal gré et j’ai essuyé le filet de bave qui commençait à dégouliner de mon barbouillot à l’idée de m’envoyer tout cru le poulet d’estive.
Finalement, la scène s’est terminée une fois de plus à mes dépends puisque j’ai dû subir les jappements intempestifs et les mordillements de cette bande de marmots qui me prenaient pour leur mère, moi qui n’est pas du tout l’instinct « mère poule ».
Non mais parfois je vous jure, la vie est dure et la tentation est forte d’aller contre sa nature surtout quand on sait que la chair est faible et celle du poulet d’estive bien tentante !

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